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Les cours d'eau au coeur de Mitrovica et de Sarajevo

Les cours d'eau au coeur de Mitrovica et de Sarajevo : des voies de communication naturelles

 

 

Les villes de Mitrovica et de Sarajevo se trouvent toutes les deux situées dans des vallées où coulent des rivières importantes. En ex-Yougoslavie, le réseau hydrographique est particulièrement dense : les principaux cours d'eau en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo sont surtout orientés vers le Danube et la mer Noire. Néanmoins, ils sont situés dans des bassins hydrographiques bien ramifiés.

 

 

 

Les cours d'eau dans Mitrovica

 

Mitrovica se retrouve au cœur de la vallée de l'Ibar, rivière dans laquelle se jette la Sitnica en plein centre-ville. L'Ibar coule d'est en ouest jusqu'à sa rencontre avec la Sitnica : il est alors orienté comme cette rivière du sud vers le nord. Mitrovica se trouve, alors, au cœur d'une voie de communication naturelle entre la province du Kosovo et la Serbie-Monténégro, selon deux axes : un axe principal nord-sud et un axe secondaire est-ouest. "Par la vallée de l'Ibar, [l'] affluent de droite [de la Morava], s'établissent les communications [de la Serbie] avec Novi-Bazar et la Bosnie d'une part, avec Prichtina et l'Albanie de l'autre. L'Ibar passe à Mitrovitza, chemin de fer de Salonique ; il reçoit la Sitniza, dont la vallée, prologeant la direction du haut Vardar, est longée par la voie ferrée. Cette rivière traverse la fameuse plaine de Kossovo"[1]. Le bassin hydrologique de l'Ibar s'arrête au sud au niveau de Kosovo Polje, et la rivière se jette au nord dans la Morava, un affluent du Danube : "s'étale le superbe plateau de Kossovo (altitude de 600 mètres), qui sépare les eaux de l'Ibar de celles du Vardar"[2].

 

 

 

Les rivières dans Sarajevo

 

Le cœur de la ville de Sarajevo est traversé d'est en ouest par la rivière Miljacka, qui se jette dans la Bosna à la sortie de la ville. La Bosna, qui a donné son nom au pays, prend sa source à 10 km au sud de Sarajevo. Elle traverse le sud de Sarajevo d'est en ouest. Elle se jette dans la Sava, elle-même affluent du Danube. L'ensemble du bassin hydrologique de Sarajevo est très dense : de nombreuses autres petites rivières entourent la ville, coulent vers le nord en direction du Danube, et viennent approvisionner les deux rivières principales. Cet ensemble hydrologique alimente la ville de Sarajevo en eau potable.

 

 

 

Les conséquences sur la construction des villes :
les ponts en ex-Yougoslavie

 

Les ponts sont un moyen de franchissement courant dans les villes ex-yougoslaves. Il est important de signaler que leur présence est caractéristique de nombreuses d'entre elles. Mais, les ponts sont, avant tout, devenus des symboles de liberté pour les uns, de déchirement intercommunautaire pour les autres. En effet, il existe une profonde différence entre les ponts de Sarajevo et ceux de Mitrovica. Dans la ville de Sarajevo, les ponts sont très nombreux, riches en ornements et présentent tous des particularités urbanistiques marquant des périodes diverses : ils symbolisent la ville de Sarajevo et son multiculturalisme. En effet, ils sont issus des différentes influences culturelles dont le mélange a créé la population et l'atmosphère sarajéviennes. A l'opposé, les ponts de la ville de Mitrovica sont au nombre de deux et ne présentent aucune particularité urbanistique remarquable : ils n'ont été construits qu'à des fins utilitaires, c'est-à-dire pour relier le nord et le sud de la ville. A l'image de la déchirure entre ces deux ensembles culturels bien distincts, aucun effort n'est fait pour embellir ces ponts. Contrairement à Sarajevo, les habitants de Mitrovica ne flânent pas sur les ponts, empruntés seulement pour une utilité fonctionnelle. C'est pourquoi, les ponts symbolisent la ville et les rapports de ses habitants aux cours d'eau : dans la ville de Mitrovica, l'Ibar est le symbole d'une division géographique nette entre deux aires de peuplement ; tandis qu'à Sarajevo, les ponts sont des témoignages de l'histoire commune des habitants issus d'influences culturelles diverses, et ayant forgé une culture urbaine collective.



[1] Général Niox, 1915, Les pays balkaniques, Géographie militaire, Librairie Delagrave, Paris, 5ème édition, 1ère édition 1905, p. 99.

[2] Général Niox, 1915, Les pays balkaniques, Géographie militaire, Librairie Delagrave, Paris, 5ème édition, 1ère édition 1905, p. 129.

 

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