Sarajevo : les évolutions
d'une ville en guerre
Bibliographie sélective sur la Bosnie-Herzégovine et Sarajevo
Des documents pour comprendre le conflit en Bosnie-Herzégovine
Documents proposés pour l'étude de la ville de Sarajevo
Tableau de synthèse
Schéma de synthèse
Pour connaître les "détails" des transformations de la ville de Sarajevo, je vous invite à visiter la page "Sarajevo : d'une ville multiculturelle à une ville homogénéisée" issue de mon travail de DEA.
En avril 2007, a été célébré le 15ème anniversaire du siège de la ville de Sarajevo (qui a duré 43 mois). En avril 2005, les Sarajéviens fêtaient le 10ème anniversaire de la libération de leur ville. L'occasion de présenter aux élèves les transformations dans cette ville, ainsi que les enjeux de ce conflit, de la reconstruction et les défis à venir. Cette proposition de séquence s'inscrit dans le programme de 3ème, dans la deuxième partie du programme "Elaboration et organisation du monde d'aujourd'hui". Cette approche complète la sous-partie "Géographie politique du monde". Il s'agit de présenter l'exemple d'un conflit, au croisement entre histoire et géographie, permettant une transition entre les deux programmes.
L'ex-Yougoslavie offre un exemple adapté à ce programme axé sur les transformations du paysage politique mondial depuis 1945. Ce cas permet également de faire le lien avec le programme d'Education civique autour du thème "La Défense et la paix", en abordant les changements importants qui sont intervenus à la fin de la Guerre froide. Avec la chute du bloc communiste, les engagements militaires de la France ont dû être redéfinis : l'ex-Yougoslavie a en quelque sorte servi de "laboratoire" pour la rédéfinition des missions militaires françaises, mais également pour la construction de l'Europe de la Défense (voir article "Les missions françaises dans les Balkans : le bilan").
Bibliographie sélective
sur la Bosnie-Herzégovine
BOUGAREL, Xavier, 1996, Bosnie. Anatomie d'un conflit, Editions La Découverte, collection "Les dossiers de l'état du monde", Paris, 176 pages (une analyse du conflit mettant en valeur les enjeux, le déroulement du conflit, et ses conséquences dans le "vivre ensemble" désormais perdu).
BOULANGER, Philippe, 2002, La Bosnie-Herzégovine. Une géopolitique de la déchirure, Editions Karthala, collection "Europe centrale et orientale", Paris, 178 pages (une analyse géopolitique pour faire le point sur les enjeux de ce conflit).
BROZ, Svetlana, 2005, Des gens de bien au temps du mal. Témoignages sur le conflit bosniaque (1992-1995), Editions Charles Lavauzelle, Collection "Renseignement Histoire & Géopolitique documents", 432 pages (un recueil de témoignages écrit par la petite-fille de Tito, qui donne la parole à des gens aux destins, statuts sociaux, appartenances communautaires très variés, mais tous marqués par ce conflit qui a divisé d'anciens amis).
DIVJAK, Jovan, 2004, Sarajevo, mon amour, Editions Buchet Chastel, Paris, 296 pages (entretiens avec Jovan Divjak, général serbe en poste à Sarajevo au moment du déclenchement de la guerre, qui a préféré "trahir" son armée pour rester protéger "sa" ville tout au long du siège).
REGINE, Pascale, 1995, Sarajevo. 125 questions sur une ville assiégée, Editions L'Harmattan, Collection "Jeunesse", Paris, 130 pages (pour un public de collégiens seulement, une présentation de la Bosnie-Herzégovine, du conflit, et de la situation particulière de la ville de Sarajevo).
Des documents pour comprendre
le conflit en Bosnie-Herzégovine
Document n°1 :
BOUGAREL, Xavier, 1996, Bosnie. Anatomie d'un conflit, Editions La Découverte, collection "Les dossiers de l'état du monde", Paris, 176 pages.
Document n°2 :
BOUGAREL, Xavier, 1996, Bosnie. Anatomie d'un conflit, Editions La Découverte, collection "Les dossiers de l'état du monde", Paris, 176 pages.
Document n°3 : Le partage de la Bosnie-Herzégovine après les accords de Dayton (1995)
REKACEWICZ, Philippe, janvier 1999, "Bonsie, le partage de Dayton (21 septembre 1995)", Le Monde diplomatique.
Retrouver la carte et ses commentaires sur le site du Monde diplomatique.
Document n°4 : Les ethnies en Bosnie-Herzégovine lors du partage de Dayton (1995)
Questions internationales, janvier/février 2007, n°23, n° spécial "Les Balkans et l'Europe", La Documentation française, p. 52.
Document n°5 : Les ethnies en Bosnie-Herzégovine en 2003
Source : Sciences po cartographie.
Document n°6 : Le déploiement de la FORPRONU en Bonsie-Herzégovine en 1995
Source : Sciences Po cartographie.
Document n°7 :
THIEBLEMONT, André, 2001, Expériences opérationnelles dans l'Armée de terre. Unités de combat en Bosnie (1992-1995), novembre 2001, tome III "bibliographies, annexes", Collection "Les documents du C2SD", Centre d'études en sciences sociales de la Défense, Ministère de la Défense, Paris, p. 29.
Documents proposés pour l'étude
de la ville de Sarajevo
Document n°1 : Profil géographique
REGINE, Pascale, 1995, Sarajevo. 125 questions sur une ville assiégée, Editions L'Harmattan, Collection "Jeunesse", Paris, pp..13-16.
"Où se trouve la ville de Sarajevo ?
En Bosnie-Herzégovine. C'est la capitale de ce pays.
Qu'est-ce que la Bosnie-Herzégovine ?
L'un des six Etats qui forment ce que l'on appelle aujourd'hui l'ex-Yougoslavie.
Pourquoi l'appelle-t-on ainsi ?
Parce qu'en 1991 ce qui était alors la YOUGOSLAVIE [...], a éclaté en nouveaux pays dont chacun proclamait son indépendance.
Quels sont les cinq autres Etats ?
Ce sont :
La Serbie dont la capitale est Belgrade,
La Croatie dont la capitale est Zagreb,
La Macédoine dont la capitale est Skopje,
Le Monténégro dont la capitale est Titograd *,
La Slovénie dont la capitale est Ljubljana.
Où se situe l'ex-Yougoslavie ?
Au nord-ouest des Balkans.
Entourée par sept pays (Italie, Autriche, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Grèce, Albanie) elle est bordée par la Mer adriatique. C'est un pont entre l'Europe de l'est et l'Europe centrale, c'est aussi la rencontre de l'orient et de l'occident.
Peut-on décrire globalement ce pays ?
Il se partage en trois zones :
- méditerranéenne sur la côte (été chaud, hiver doux),
- continentale dans les plaines et les vallées (été chaud, hiver rude),
- montagneuse pour le reste (été frais, hiver rigoureux).
Quel est son relief précis ?
Les trois quarts de sa superficie sont couverts de massifs montagneux parmi lesquels on distingue les Alpes Dinariques, les Alpes Juliennes et Kamarmanke, trois chaînes de très hauts sommets. L'altitude la plus élevée se trouve au mont Triglav dans les Alpes Juliennes (2.863 mètres). Le dernier quart groupe les plaines fertiles du nord-est et de l'est, proches de la Hongrie et de la Roumanie. Enfin le littoral Adriatique n'est que l'ultime contrefort des Alpes Dinariques. Contrefort tellement usé par l'érosion que des centaines d'îles s'éparpillent le long de la côte. Le célèbre Marco Polo est né sur l'une de ces îles, celle du Korcula (distance d'environ deux cents kilomètres à vol d'oiseau, elle se trouve pratiquement en face de Sarajevo).
Où se situe Sarajevo ?
A peu près au centre de l'ex-Yougoslavie. Entourée de collines et de montagnes, elle s'élève à sept cents mètres d'altitude dans une vallée traversée par la rivière Miljacka.
L'ex-Yougoslavie a-t-elle beaucoup d'eau ?
Elle est traversée par un grand fleuve, la Sava. Elle possède aussi 591 kilomètres de rives le long d'un des plus grands fleuves d'Europe, le Danube, environ 300 lacs, une multitude de torrents ainsi que de nombreuses rivières dont les plus longues sont la Drava, la Tisa, la Bosna, la Morava et la Drina. C'est un pays d'eau où l'énergie hydraulique et les ponts tiennent une grande place, particulièrement en Bosnie-Herzégovine.
Quelle est sa flore ?
Palmiers, mimosas, orangers, oliviers sur la côte. Cyprès, pins, érables, chênes, frênes, ormes, châtaigniers sur les collines et montagnes. Vignobles et vergers dans les plaines et vallées. L'oeillet du mont Prenj et la rose alpestre sont célèbres ainsi que les pruniers avec les fruits desquels on fabrique l'alcool le plus répandu dans le pays : le raki.
Et sa faune ?
Beaucoup d'oiseaux de passage, des centaines de poissons dans la mer Adriatique, des canards, oies, hérons dans les vallées, des renards, loups et ours dans les forêts de l'intérieur. La guerre qui règne actuellement les décime et les épouvante. Des ours auraient fui en Italie.
De quelles richesses naturelles la Bosnie-Herzégovine dispose-t-elle ?
De minerais (charbon, fer, bauxite, argent), de quelques nappes de pétrole et de houille blanche qui produit de l'électricité.
Et Sarajevo ?
Les eaux sulfureuses d'Ilidza et les sources thermales de Fojnica toute proche ont toujours été exploitées.
Par ailleurs, grâce à la proximité des monts Jahorina et Treskavica, elle disposait en 1992 d'une infrastructure remarquable pour les sports d'hiver. il ne faut pas oublier que Sarajevo a servi de cadre aux jeux olympiques de 1984.
Certains sites de l'ex-Yougoslavie font-ils partie du patrimoine international ?
Oui. Avant la guerre l'UNESCO avait dressé une liste des sites à protéger. Entres autres la vieille ville de Dubrovnik, Budva, le lac de Plitvice avec ses cascades, son cadre sauvage..."
* Petite précision : La capitale du Monténégro se nomme, depuis 1992, Podgorica (elle s'est appelée Titograd, littéralement "la ville de Tito", de 1945 à 1992).
Tableau de synthèse
Les transformations de la ville de Sarajevo
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Sarajevo avant la guerre :
Une ville multiculturelle et dynamique
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Sarajevo pendant la guerre
Une ville divisée et "martelée"
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Sarajevo après la guerre
Une ville homogénéisée en reconstruction
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Population |
Une ville multiculturelle
- 49 % de Bosniaques, 33 % de Serbes, 7 % de Croates et 11 % de Yougoslaves
- nombreux mariages mixtes
- komsiluk ("bon voisinage")
- tolérance ethnique et religieuse
- quartiers mixtes
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Une ville qui se divise
- actions des milices, combats entre les communautés
- peur de l' "Autre", montée des violences et de la haine entre les comunautés
- regroupement des communautés par quartier distinct
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La "bosniaquisation de la ville
- de nouveaux équilibres au sein de la répartition de la population
- départ des Serbes (vers le Nord) et des Croates (vers le Sud)
- regroupement persistant des communautés par quartier
- des rancoeurs entre les communautés qui s'amoindrissent avec le temps
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Urbanisation, Urbanisme |
L'extension des périphéries
- urbanisation spontanée sur les hauteurs de la ville (petites maisons individuelles)
- urbanisation planifiée selon les théories soviétiques dans la plaine à l'Est (grandes artères, grands immeubles d'habitat collectif)
Le centre-ville : un lieu de rencontre
et d'échanges
- rencontres sociales (entre les différentes catégories socio-économiques)
- rencontres communautaires (entre les différents groupes ethniques)
- tolérance et rencontre religieuse (présence de hauts-lieux de toutes les religions présentes dans la ville)
- échanges économiques (marché)
- échanges intellectuels et culturels (Université, centres culturels, bibliothèque, musées...)
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Une ville détruite
- les militaires serbes "perchés" sur les hauteurs de la ville tirent sur les bâtiments de Sarajevo (obus)
- les militaires serbes pénètrent occasionnellement quelques parties de la ville pour s'assurer du contrôle des quartiers
- les combats s'installent dans la ville entre les différentes communautés, notamment par le biais des exactions des milices
2 types de zones ciblées
- les espaces de rencontre entre les communautés (marché)
- les grandes axes de communication dans la ville et/ou menant vers l'extérieur de la ville (Snipper Alley)
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Une reconstruction inégalement répartie dans la ville
- reconstruction rapide du centre-ville (bâtiments historiques)
- des périphéries "délaissées" par l'effort de reconstruction
- une paupérisation des quartiers périphériques
- d'où des inégales socio-spatiales entre les quartiers riches/pauvres
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Economie
et Politique |
La capitale d'une République
de la Yougoslavie
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Une ville déstabilisée
- Crise économique (siège de la ville => la ville est "coupée" du reste du pays et de l'extérieur => plus d'échanges économiques)
- Crise politique (le gouvernement est déstabilisé et n'assure plus le contrôle du pays)
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Une reconstruction politique et économique longue et difficile
- problème de la réinsertion des anciens membres des milices
- difficultés économiques accrues (magasins détruits, échanges difficiles vers l'extérieur du pays...)
- une organisation politique complexe et coûteuse (chaque poste dans les ministères doit être représenté par 3 personnes : un Bosniaque, un croate et un Serbe, pour une seule fonction => un budget considérable pour financer cet effort de représentation équitable des communautés)
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Schéma de synthèse