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Mitrovica et Sarajevo : des milieux physiques rudes

Mitrovica et Sarajevo :
des milieux physiques rudes

 

 

Les pays de l’ex-Yougoslavie sont caractérisés par des milieux physiques différents. Néanmoins, la principale marque physique des conflits dans ces terres pour les militaires vient de la difficulté de milieux rudes. Le Kosovo et la Bosnie-Herzégovine sont des terres balkaniques. Le terme de Balkans, hérité de l’époque ottomane, signifie en turc "montagnes [1] boisées". Les villes de Mitrovica et de Sarajevo se trouvent en plein cœur du relief des Balkans, "relief accidenté qui rend la circulation malaisée, terres exiguës" [2] (carte n°1). Ainsi, "les villes sont bâties dans des bassins entourés de montagnes, les rivières creusent des vallées plus ou moins larges avec de nombreux lacs, les routes serpentent de l'une à l'autre en s'élevant au milieu des forêts de feuillus et des pâturages" [3]. D'une part, le Kosovo [4] est une région autonome d'un point de vue géographique, puisque ses frontières sont naturelles : les montagnes forment des limites pour ce territoire, en forme de cuvette (c'est-à-dire en forme de bassin fermé par les montagnes). D'autre part, la Bosnie-Herzégovine [5] est un territoire montagneux, essentiellement de moyenne montagne. Celle-ci couvre 80% du pays environ. L'altitude moyenne est de 693 mètres. Les plus sommets des deux territoires considérés se trouvent dans les Alpes Dinariques, dans l'est de la Bosnie-Herzégovine et l'ouest du Kosovo. Les écosystèmes de ces régions sont fragiles.  Ainsi, le Kosovo, qui se trouve au point de contact de plaques tectoniques, présente un "fort risque de crues subites et meurtrières, essentiellement au débouché des torrents, de fréquents éboulements et glissements de terrain associés à a vigueur des pentes, où l'érosion extrême est encore favorisée par le surpâturage et le déboisement, surtout dans la Metohija." [6]. Ce sont des régions particulièrement boisées. Néanmoins, le relief de ces terres balkaniques n'est pas aussi simple, avec des alternances de reliefs abrupts, de poljés [7], de plaines [8] et de vallées [9] encaissées.

 


Carte n°1 : Le relief en ex-Yougoslavie

 

Source : site du FAS (Military Analysis Network)
www.fas.org






Ainsi, la ville de Mitrovica se trouve située dans une vallée fluviale (carte n°2) où l'évacuation des produits de l'érosion se fait par deux cours d'eau : l'Ibar et la Sitnica. Mitrovica est entourée par des montagnes au nord et à l'est (avec un point culminant à l'est de la ville à 1365 m) [10]. Sa topographie se caractérise par une altitude basse par rapport aux montagnes qui bordent sa région, et peu de pentes dans la ville. Une grande partie des constructions de la ville se trouve sur le fond de la vallée, sans aucune pente. C'est ainsi qu'il existe à Mitrovica deux parties topographiques distinctes : au nord de l'Ibar, on trouve de nombreuses collines [11] (comme celle où est construit le monument surnommé par les militaires français le "Barbecue" qui offre un magnifique point de vue sur toute la ville), tandis que le sud de la ville est plat et ouvre sur la grande plaine du Kosovo.




Carte n°2 : Mitrovica au coeur d'une vallée montagneuse




Source : site du FAS (Military Analysis Network)
www.fas.org







La ville de Sarajevo, quant à elle, est bordée de moyennes montagnes, au nord, à l'est et au sud de la ville. La ville s'est d'abord développée dans le fond de la vallée et s'est étendue en partie sur les flancs des montagnes, et en grande partie vers l'ouest qui ouvre sur un vaste poljé inondable en hiver. Les hauteurs font partie intégrante de cette ville, dans la mesure où elles entourent directement le centre historique autour duquel s'est développée la ville. Ainsi, "la Bosnie est un pays de montagnes boisées et bien arrosées, culminant autour de 2 000 mètres. Ce n'est pas sans raison que Sarajevo, sa capitale, a accueilli les Jeux olympiques d'hiver en 1984" [12]. C'est pourquoi, certains disent des quartiers de Sarajevo qu'ils montent à l'assaut de la montagne (carte n°3). La ville a continué à s'agrandir en fonction du relief : une fois les flancs des montagnes recouverts d'habitations et de bâtiments, son expansion s'est poursuivie vers le poljé, à l'ouest, essentiellement pendant la deuxième moitié du XXème siècle.

 

Carte n°3 : Sarajevo au coeur des montagnes de Bosnie-Herzégovine




 


[1] Une montagne est la "partie saillante où le relief de l’écorce terrestre à la fois élevé (plusieurs centaines de mètres au-dessus de son soubassement), à versants déclives, et occupant une grande étendue (plusieurs kilomètres carrés au moins)." (George, Pierre et Fernand Verger, 2000, Dictionnaire de la géographie, 7ème édition, 1ère édition 1970, Paris, p. 301).

[2] Prévélakis, George, 1994, Les Balkans, cultures et géopolitique, Nathan, Paris, p. 19.

[3] Garde, Paul, 2000, Vie et mort de la Yougoslavie, 2ème édition, 1ère édition 1992, Edition Fayard, Paris, p. 183.

[4] La superficie du Kosovo est de 10 887 km², soit un tiers de la superficie de la Belgique.

[5] La superficie de la Bosnie-Herzégovine est de 51 129 km², soit 10 fois moins que la superficie de la France.

[6] Blanchon, David, 1999-2000, "Le Kosovo, géographie d'un territoire à reconstruire", dans Boniface, Pascal (sous la direction de), 1999-2000, "Kosovo : bilan et perspectives", La Revue internationale et stratégique, n°36, hiver 1999-2000, Paris, PUF, p. 71-72.

[7] Terme serbo-croate désignant une "dépression fermée de taille suffisante pour que s'y organise une hydrographie. De forme allongée, elle a en général une localisation évidente sur des roches de faciès favorable à la dissolution, ou se trouve en relation avec des données tectoniques importantes (failles, synclinaux, etc.)" (George, Pierre et Fernand Verger, 2000, Dictionnaire de la géographie, 7ème édition, 1ère édition 1970, Paris, p. 365).

[8] Une plaine est une "surface continentale étendue, plane et peu élevée" (George, Pierre et Fernand Verger, 2000, Dictionnaire de la géographie, 7ème édition, 1ère édition 1970, Paris, p. 354).

[9] Une vallée est une "dépression allongée généralement parcourue par un cours d'eau" (George, Pierre et Fernand Verger, 2000, Dictionnaire de la géographie, 7ème édition, 1ère édition 1970, Paris, p. 478).

[10] En effet, le relief du Kosovo divise la province en deux régions bien distinctes : au nord la plaine du Kosovo ; et à l'ouest et au sud une zone de collines appelée la Metohija. La ville de Mitrovica se situe au nord de la province en plein cœur d'une vallée entourée des plus hauts reliefs du Kosovo.

[11] Une colline est un "relief souvent isolé de faible hauteur relative (100 à 300 m) dont les versants ne comportent généralement pas d'escarpements. L'altitude n'entre pas en ligne de compte ici, car de hauts plateaux peuvent être surmontés de collines qu'on ne saurait qualifier de "montagnes" malgré leur altitude." (George, Pierre et Fernand Verger, 2000, Dictionnaire de la géographie, 7ème édition, 1ère édition 1970, Paris, p. 89).

[12] Garde, Paul, 2000, Vie et mort de la Yougoslavie, 2ème édition, 1ère édition 1992, Edition Fayard, Paris, p. 183.

 


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